lundi 9 novembre 2015

Jiří Kolář

Appartiens-je à la nuit, au jour, au soleil ou aux étoiles ?
Suis-je musique ou silence, homme ou chose,
réel, brun, tout cela
absent, omniprésent ?
Je n’ai que la force de prêter l’oreille à tout cela,
au duo de tout cela... Ne me fais pas attendre,
je mourrai si tu arrives en retard,
nous irons de nouveau seul à seul à travers notre ville bienheureuse,
nous nous coucherons sur notre lit arrosé d’oubli,
j’ôterai de nouveau les étoiles filantes de tes cheveux
et les poserai sur les lèvres, de nouveau je dépouillerai
mon désespoir et me baignerai
dans tes yeux, viens,
nous allons nous promener sur ton corps,
nous oublierons tout, même notre ville,
le ciel au-dessus d’elle et le fait que là-bas
un jour quelque part au-dessus de tout notre ombre reposera,
barbouillée de terre,
le fait que nous ayons appartenu autrefois à un autre que nous-mêmes,
notre faim et notre soif.

Jiří Kolář

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