lundi 27 juin 2011

© kOLya bUtō



Le bUtō, Butoh ou Ankoku Butoh "Danse des ténèbres", est une danse d'avant-garde inventée par Tatsumi Hijikata dans le Japon underground de 1959. Révolutionnaire, le bUtō voulait changer de nombreuses idées esthétiques et conservatrices et bousculer violemment l'establishment. Dans sa forme le bUtō s'opposait fortement à l'influence occidentale du ballet classique et de la danse moderne rnais aussi aux formes artistiques traditionnelles du Japon comme le Nô ou le Kabuki. Cette danse moderne provoqua un véritable choc, surgissant 14 ans après Hiroshima et Nagasaki, 14 ans après le traumatisme de la défaite de 1945 qui fut vécu comme un cataclysme politique, économique, social et culturel. Cette défaite, la première du Japon dans son histoire, l'a obligé à s'ouvrir en grand au monde occidental mais cela ne se fit pas sans mal, les deux mondes étant trop différents. Le mouvement de la « danse des ténèbres » préfigurait le soulèvement de la jeunesse japonaise contre les excès de cette influence, surtout américaine, subie pendant plus de 10 ans. Ce soulèvement social révélait un désespoir profond, le peuple japonais se sentait toujours envahi, déraciné, humilié et devait renouer avec ses ancêtres, avec son histoire profonde. Le butô devenait même une protestation contre le modernisme.


En quarante ans le bUtō révolutionnaire, dadaïste, marginal, s’est diversifié et a acquis une certaine reconnaissance à l'étranger avec notamment Carlotta Ikeda et Sankai Juku. Le statut du bUtō est donc maintenant ambigüe car s'il est reconnu à l'étranger, cela fait plus de 20 ans que Sankai Juku joue à Paris, il reste confidentiel au Japon et mal connu. Le bUtō n'échappa pas à un certain effet de mode de la part des européens et américains; aujourd'hui encore le japon fascine même s'il est difficile pour nous autres français de comprendre ce qui fonde ce pays. Dans les années 80 on assista à l'apparition du post-bUtō dans lequel les mouvements, résolument contemporains, expriment une révolte nouvelle.


Le bUtō, de Bu "la danse" et de To "fouler le sol" permet de communiquer avec la terre, les ténèbres, les forces cachées qui nous entourent, résidentes d'un univers parallèlle, tapies dans les profondeurs de la nuit. C’est un appel aux forces de l’au-delà. Il dévoile le caché, la mémoire ancestrale, ce qu'on appelle l'archéomémoire. C’est une danse qui relie la Mort à la Vie, un passage perpétuel du Néant à la Vie et de la Vie au Néant. La métamorphose de ces états est retranscrite par une lenteur extrême des mouvements, un dépouillement total de la Forme pour arriver à l’Etre profond. On dit souvent que le bUtō, c’est frapper ou griffer le sol du pied pour en faire jaillir les esprits, sortis de la Terre-mère, grande enfouisseuse de nos ancêtres. Les mots qui peuvent définir le bUtō : transe, lucidité, folie blanche, extase, gros plans de visages grimaçants, postures grotesques, corps blanchis, collection de difformités exotiques et inquiétantes.


Le bUtō est aussi l'expression de la nostalgie de la fusion terminée de l'homme et de la nature, du féminin et du masculin, de cette nostalgie dont on se souvient et qui fait souffrir.


Je ne saurai être sans bUtō (...)

jeudi 23 juin 2011

ma langue est énorme et inerte, elle barre le chemin aux mots, et les mots eux-mêmes s'évaporent aussitôt rassemblés; je cherche à me souvenir de ce que je voulais dire, mais tout se dilue, je...

mardi 21 juin 2011

© Luca Pierro

FUCK

Au fait : j'emmerde le politiquement correct, j'emmerde tous ces connards qui votent front national, j'emmerde les censeurs, le pape, la fête de la musique, j'emmerde les défenseurs du nucléaire, le divin enfant, les dîners mondains, j'emmerde mes voisins, la littérature qui se vend comme de la lessive, j'emmerde Jean-Pierre Pernaud et sa France profonde, j'emmerde les anarchistes, la viande BIO et PAS BIO, j'emmerde ces petites françaises qui mettent un voile pour exister, ces érudits qui déambulent dans Paris pour exister (bis), j'emmerde Christian Vanneste et sa soi-disante liberté d'expression, j'emmerde les biens-pensants, les livres sous plastique, la 5ème République, j'emmerde le cinéma français, les homophobes, les sushis congelés, j'emmerde ces premières petites rides qui apparaissent sur mon front, j'emmerde ceux qui m'emmerdent, j'emmerde les choses tel que je ne les conçois pas, j'emmerde tout ça ... et bien plus encore (!)

Tout ce qui compte, c'est de t'aimer TOI ... le reste : FUCK

jeudi 16 juin 2011

La première rencontre personnelle entre Schiele et Klimt date de 1910.
Schiele proposait modestement "un échange de dessin", pensant naïvement qu'il aurait bien offert plusieurs de ses dessins contre un seul de Klimt. Klimt lui répond : "Pourquoi diable voulez-vous faire un échange de dessins ? Vous dessinez bien mieux que moi ...", et accepte bien volontiers la propositions de Schiele.

dimanche 5 juin 2011

Une vieille dame autrichienne
Comme il n'en existe qu'à Vienne
Me loge et dans ma chambre
Tombent de pourpre et d'ambre
De lourdes tentures de soies
C'est beau à travers les persiennes
Je vois l'église Saint-Etienne
Et quand le soir se pose
C'est bleu, c'est gris, c'est mauve
Et la nuit par-dessus les toits
Que c'est beau Vienne
Que c'est beau Vienne ...
Barbara

samedi 4 juin 2011

Odilon Redon



Visage derrière les barreaux, vers 1880
Pastel et fusain64 x 56 cm

© Odilon Redon